Actes peu ordinaires : dernier ajout le 03/10/2012 année 1787 :

Ils sont la mémoire d'évènements politiques, religieux, culturels et sociaux de notre contrée, regard du passé contribuant à comprendre notre histoire...

 
  • Saint-Georges-de-Reintembault : Baptême de François de Romilley (1617).
"François fils de noble et puissant Césard de Romilley et dame Françoise d'Orglandes seigneur et dame de la Chesnelaye, d'Ardennes, de la Rouaudière, des loges, fut baptisé en la Chapelle d'Ardennes le jour sus nommé parrain François de la Mancellière baron de Bonnefontaine de Frêtay maistre de bans gentilhomme de la chambre du roy, marraine Marie d'Hautepierre dame du bois Chauvin...le 6ème jour de février 1617..." (acte)
 
Un peu d'histoire (par Marcel Hodebert - bulletin du club javenéen). La terre seigneuriale de la paroisse de Saint-Georges-de-reintembault était celle d'Ardennes. Potier de Courcy rattache à cette famille d'Ardennes un écuyer du combat des trente qui participa à cette bataille mémorable en 1351 dans les rangs des anglais. La terre d'Ardennes passa par alliance aux de Romilley au milieu du XVème siècle. Ardennes à l'origine avait peu d'importance de sorte qu'en 1597, sa moyenne justice fut même supprimée mais le roi Louis XIII rétablit la juridiction par lettres patentes en juillet 1633, y établit l'année suivante une haute justice unissant à Ardennes la terre de la Rouaudière située en la paroisse du Ferré. Peu d'années après, le roi voulant récompenser François de Romilley, unit à ces seigneuries d'Ardennes et de la Rouaudière, celles des Loges, de la Grande Vairie du Ferré et Moulines, et érigea le tout en marquisat sous le nom de Romilley par lettres patentes datées du 11 juillet 1642. François fut le premier marquis de Romilley et comte de Mausson et épousa en 1637 Charlotte de Poilley. Il était fils ainé de César de Romilley, chevalier de l'Ordre du roi et Françoise d'Orglandes, César mourrut à Paris et inhumé aux petits-Augustins le 11 janvier 1633.
 
Blason de la famille de Romilley (Potier de Courcy): "D'azur à deux léopards couronnés d'or, armés et lampassés de gueules". Surmonté de la couronne de marquis.
 
  • Montours : Inhumation après levée de justice (1637).
"Le 11 mars 1637 fut inhumé le corps de Marin Gérard au cimetière de Montours après avoir été levé par la justice et ouvert? par les médecins et chirurgiens pour voir les contusions qui lui avaient causé la mort." (acte)
 
  • Montours : Abjuration du calvinisme (1678).
"... le 12 juin 1678 à l'heure du prône et pendant la grand messe, Pierre Hardelé dit Gaulard abandonne l'hérésie calviniste et fait le serment de vivre et mourrir dans la foy catholique et romaine..." (acte)
 
  • Le Châtellier : Abjuration du calvinisme. Actes de la maison de la Vieuville (janvier 1686).
"Jean Bodin prestre, recteur du Châtellier soussigné, je certifie qu'à jour neuvième de janvier mil six cent quatre vingt six, environ les onze heures, J'ay reçu dans la chapelle du presbytère du Châtellier l'abjuration de l'hérésie de Calvin et la profession de la foy catholique apostolique et Romaine de Messire Jacques Delaunay âgé d'environ quarante et cinq ans et de Gabriel Lefeuvre âgé de quarante ans ou environ et d'Anne Lesné femme du dit Lefeuvre âgée d'environ quarante ans , tous de cette paroisse. En vertu de la commission me donnée par Monsgr l'Evêque de Rennes le premier janvier de la présente année mil six cent quatre vingt six signée Jean Baptiste Evesque de Rennes en présence de Vénérable et Discret Charles Blandeau recteur de saint germain en Coglais, bachelier en théologie, hh Pierre Marquer sieur du Rocher et autre pierre Marquer bas ralay ..."(acte)
 
"Jean Bodin prestre recteur de la paroisse Notre Dame du Châtellier soussigné, je certifie que ce jour neuvième Janvier mil six cent quatre vingt six, environ trois heures de l'après midi, j'ai reçu dans la maison de la vieuville l'abjuration de l'hérésie de calvin et profession de foy catholique apostolique et Romaine de dame Elisabeth de Mongommery veuve de défunt messire Jean de la Vieuville seigneur du dit lieu, accompagnée de Elisabeth et Françoise Louise de la Vieuville ses enfants et du défunt seigneur, la dite dame âgée d'environ vingt sept ans et ses filles la première âgée de six ans et la seconde de quatre ans ou environ, François Deshays d'environ trente et trois ans, dame Deshays âgée d'environ trente ans et Marye Berny sa femme âgée de vingt huit ans, Samuel Pinot âgé de vingt trois ans, Mathurin Letelier âgé de dix neuf ans, Lemonnier âgé de quinze ans, Elisabeth de la Roche âgée de quarante et cinq ans...tous domestiques de la dite dame veuve..."
"Jean Bodin prestre recteur de la paroisse notre Dame du Châtellier soussigné, je certifie qu'à la requête de Messire François Buisnard Sr de Pont Aubré et damoiselle Françoise Buisnard sa soeur de la paroisse de la dorée Evesché du Maine étant à présent à la maison de la Vieuville dans la dite paroisse du Châtellier Evesché de Rennes, j'ay ce jour quatorzième janvier sur les deux heure de l'après midi mil six cent quattre vingt six reçu l'abjuration de l'hérésie de calvin et la profession de foy catholique apostolique et Romaine du dit sieur du Pont Aubré et de sa soeur à savoir le dit sieur âgé de quarante ans et la damoiselle de vingt cinq ans ou environ les dites abjurations faites et reçues en vertu de la commission me donnée par monseigr Evesque de Rennes datée à combourg le premier Janvier an présent mil six cent quattre vingt six signée Jean Baptiste évesque de Rennes en présence de Missire Pierre Delaunay prestre de la paroisse, Pierre Bigot et d'Anne Deshais sieur du Rocher qui ont tous signé..."(acte)
 
Un peu d'histoire (par Amand Lécrivain); le calvinisme fut présent dans la région., Césard de la Vieuville par son mariage en 1602 avec Judith de la Musse amena de Vitré le culte du calvinisme dans la paroisse du Châtellier. Dans une tour du manoir de la Vieuville (encore existante à ce jour) fut érigée une chapelle desservie par un pasteur de Vitré et la Vieuville (village) devint le centre du calvinisme dans la région. Après la révocation de l'Edit de Nantes par Louis XIV, il y eut abjuration du calvinisme par une adhésion au catholicisme. La liste des individus abjurant, avec leur qualité, figure aux registres paroissiaux. Certains indices indiquent que, pour au moins certains, ce fut pour éviter l'exil. Des abjurations eurent lieu au Châtellier, en janvier 1686 en présence de Vénérable et discret Messire Blandeau bachelier en théologie recteur de St germain, de Pierre Marquer sieur de Rocher général de la paroisse, en vertu d'une commission signée le 1 janvier à Combourg par Jean Baptiste évêque de Rennes. Le 9 janvier, Elisabeth de Montgommery veuve de Jean de la Vieuville seigneur du dit lieu, leurs deux filles et sa suite abjurèrent, le 14 François Buisnard sieur du Pont au Bré..., le 28 Paul Ribois valet de François Buisnard...
 
  • Saint-Brice-en-Coglès : Inhumation d'Anne Gilles Guérin marquis (1683).
"Le corps de haut et puissant seigneur messire Anne Guérin seigneur marquis de Saint-Brice, baron de Sens et de la Chatière et autres lieux, fut inhumé dans l'église de saint-Brice le 6 décembre 1683..." (acte)
 
Un peu d'histoire (par André Couillard - bulletin du club javenéen). Le 20 juin 1634, Jacques de Volvire et Jeanne d'Erbrée se démirent de tous leurs biens en faveur de leur fils ainé, Anne de Volvire. Des lettres patentes, signées en juillet 1645 par le roi et la reine régente, le roi Louis XIV unissait la baronnie de Saint-Brice, de la Chattière, du Champinel, de Sens et de la Fontaine la Chèze et érigeait le tout en marquisat. Anne de Volvire* acheta en 1653, la seigneurie de Parigné. Il épousa à Nostang, le 10 septembre 1672, Julienne Thérèse de Lopriac, fille du baron de Coëtmadeuc, mais il mourrut sans postérité en 1674. Aucun de ses frères ne survivait pour lui succéder. Sa riche succession fut recueillie par son neveu, Anne Guérin, fils de Jean Guérin, seigneur de la Grasserie et de Claude Henriette de Volvire, soeur du deffunt*. Anne Guérin fit hommage au roi le 10 juillet 1674. Chevalier de l'ordre du roi, il avait épousé, en 1671, Marie Jeanne Geslin de Trémargat. Anne Guérin mourrut le 4 décembre 1683 et fut inhumé le 6 dans l'église de Saint-Brice.
 
  • Saint-Brice-en-Coglès : Cérémonie de baptême d'Anne Gilles Guérin (1693).
"Anne Gilles Guérin fils de feu haut et puissant seigneur messire Anne Guérin (décédé le 4 décembre 1683) chevalier seigneur marquis de Saint-Brice, baron de Sens, de la Châtière, du Champinel, seigneur supérieur de Parigny, de la Fontaine, du Solier et des Chastelleries de Saint-Etienne et de haute et puissante dame Marie Jeanne Geslin, fut né le 5ème avril 1681 à 9 heures du matin et baptisé le même jour... les cérémonies ne lui furent point administrés, et les reçues ce jour dans notre église..."(12 ans plus tard...).(acte)
 
Anne de Volvire, seigneur de Saint-Brice mourrut en 1674 sans postérité. Sa riche succesion fut recueillie par son neveu, Anne Guérin, fils de Jean Guérin, seigneur de la Grasserie, et de Claude Henriette de Volvire. Anne Guérin fit hommage au roi le 10 juillet 1674. Chevalier de l'ordre du roi, il avait épousé à Rennes en 1671, Marie Jeanne Geslin de Trémargat. Après la mort de Claude Henriette de Volvire, survenue aux Acres en Parigné, Jean Guérin de la Grasserie, devenu veuf, fut ordonné prêtre et devint recteur de Saint-Brice en 1676. Il continua de résider au château de Saint-Brice où il mourrut le 19 mars 1681, et fut inhumé sous le chapiteau de l'église. Son fils Anne mourrut le 4 décembre 1683. Son petit-fils Anne Gilles Guérin, né le 5 avril 1681, qui avait eu pour parrain Gilles Botterel, seigneur de la Bretonnière, lieutenant-colonel des grenadiers du roi et de cavalerie de Saint-Symon et pour marraine dame Anne Nepveu, dame de Trémargat. Il épousa, étant lieutenant des maréchaux de France (également marquis de Saint-Brice seigneur de Saint-Etienne, de sens, Parigné et Laignelet), Suzanne de Farcy, fille de Jacques de Farcy seigneur de Malnoë et du Rocher Portail. Anne Gilles Guérin mourrut au château de Saint-Brice le 10 février 1737 et fut inhumé le 13 dans l'église. (source bulletin du club javenéen).
 
  • Montours : Mendiants et errants (1692).
"Le vingtième jour de décembre 1692 a été inhumé au cimetière de Montours par moi prestre du dit Montours soussigné, le corps de René Rimbault fils de Jan Rimbault et de Marguerite Chopin ses père et mère de la paroisse de St Martin et Bois du diocèse de Chartres... le dit enfant âgé de huit mois décédé d'hier au village de la Rousserie chez Jan Gérard Rousserie ainsi que nous a dit la Chopin sa mère mendiante et pellerine allant à St Méen..." (acte)
 
  • Montours : Mendiant et errant (1699).
"Le neuvième jour de mars 1699, a été inhumé... le corps d'un pauvre mendiant de la paroisse de Saint-Ouen-la-Rouerie qui décéda au lieu de la Boucaudière au dit Montours..." (acte)
 
Les mendiants et errants représentaient environ 10% de la population rural bretonne. Ce sont les plus mal connus. Des gens se retrouvent sur les routes à l'occasion des crises économiques, ne pouvant plus subvenir à leurs besoins, ou trop endettés. Les mendiants, de père en fils, même très jeunes, n'ont pas forcément une situation catastrophique. Le pauvre fait partie de la société médiévale qui se perpétue en Bretagne, son état est honorable. Certaines paroisses ont même leurs mendiants domiciliés. La situation est différente en France, depuis Louis XIV, ils ne correspondent plus au décor classique, et en ville il existe des milices "chasse-gueux". Les métiers errants sont nombreux, par exemple les tailleurs qui vont de ferme en ferme. Les colporteurs, vendeurs d'une grande variétés de produits... (toute l'histoire de la Bretgane Skol-Vreizh 2003).
  • Montours : Enfant trouvé (1699).
"...un petit garçon agé d'environ un ou deux jours a été trouvé par Nicolle Déan damoiselle de la gendrière, derrière la porte du jardin de son domicile à Brézel paroisse de Montours..." (acte)
 
Il n’est pas rare de rencontrer, au cours de ses recherches, un enfant trouvé. Or cela est bien souvent synonyme d’arrêt de la recherche ascendante. Toutefois, quelques indices permettent peut-être d’aller plus loin. En effet, certains enfants abandonnés ont été déposés par des parents connus malades ou en difficulté, ou encore avec un mot donnant leurs filiations. Il vous faut donc compulser minutieusement les archives de l’hôpital ou de l’administration des enfants assistés pour être certain de ne pas passer à côté d’un indice crucial. (Hervé-Martin Bordigoni ).
 
  • Landéan : Assassinat d'un procureur royal (1706).
"Deffunt Mtre René Lambert, procureur du siège Royal de Fougères et y demeurant, assassiné dans la forêt sur le grand chemin qui conduit du bourg de Landéan à Fougères..." (acte)
 
  • Montours : Enfant naturel (1714).
"Le quatrième jour du mois d'août 1714, a été baptisé dans l'église de Montours... Renée Gillette Guittier fille naturelle de Janne Guittier patre incognito née de ce jour au village de la Morandais..." (acte)
 
  • Montours : Enfant naturel (1726).
"Jan fils de Julienne Bodin né d'hier au village du Pendant en Montours a été baptisé par moy curé soussigné le onze janvier 1726.... et à cet endroit a comparu Godefroy Martin qui a déclaré qu'il est le vrai père de l'enfant sous promesse..." (acte)
 
Henri II roi de France, par édit de février 1556, obligea les filles célibataires enceintes à déclarer leur état de grossesse aux autorités. Il visait à prévenir les infanticides (puni par la peine de mort). Cet enfant naturel et illégitime (issu hors mariage) est ensuite reconnu par la mère dans un bref ou long cours (et selon le cas, par le père). Il devient fils ou fille naturel reconnu mais toujours illégitime (GénéaFrance).
 
  • Fougères St Sulpice : Exécuté à la potence place du Brûlis (1715).
"Le 21 mars 1715 fut inhumé dans le cimetière de la paroisse de Saint Sulpice de Fougères, le corps de deffunt Noël le Busson de la paroisse du Loroux exécuté à la potence dans la place du Brûlis par S...de Mon ... de G.. lieutenant du grand Prévôt..et de M le Sénéchal et autres.. du siège royal de Fougères le jour d'auparavant, dressé après avoir aussi eu le sacrement de pénitence et assisté à la mort par M. Pierre Ramé chapelain de Saint Sulpice... Fut aussi exécuté le même jour et au même lieu Françoise Busson fille de la paroisse de Saint Georges.. mais elle ne fut pas inhumée à cause que Me Marin l'Abbé Me chirurgirn l'avait demandé et obtenue de messieurs les juges pour faire une Anasthomie." (acte)
 

La place du théâtre de Fougères autrefois "place du Brûlis", était l'emplacement du marché de sel et pendant longtemps un facteur important dans l'histoire de l'économie de Fougères. Le Brûlis" nommé (brûlé) se rapporte aux incendies qui ont détruit une grande partie de la ville haute au 18ème siècle.

 

La pendaison fut abolie après la révolution française de 1789 qui n'autorisa que la guillotine et le peloton d'exécution (pour les tribunaux militaires) comme mode d'exécution. Avant 1791, il existait en France une multitude de modalités d'application de la peine capitale, selon le crime et la condition du condamné, comme par exemple : la décapitation à l'épée (ou à la hache) qui était réservée aux nobles, la pendaison pour les voleurs, le bûcher pour les hérétiques, la roue pour les bandits de grands chemins.

 
  • Saint-Ouen-la-Rouerie : Baptême de cloche (1762).
"Ce vingt sixième août 1762 notre seconde cloche fut bénite et nommée Armande Louise Charlotte par S. et P. seigneur Armand Tuffin chevalier sgr marquis de la Royrie vicomte des Portes, des Chatelets, Teilley, seigneur patron de Carnet et autres lieux et par dlle Louise Charlotte Guérin marquise de St-Brice..." (acte)
 
Le baptême de cloche est une cérémonie religieuse servant à bénir et officialiser une cloche dans son église en lui donnant le nom d'un saint.
 
Armand Charles Tuffin la Rouërie naquit à Fougères le 13 avril 1751, fils d'Anne Joseph Tuffin et Thérèse de la Belinaye. Il est un héros de la guerre d'indépendance américaine (sous les ordres de Georges Washington, il devient le "colonnel Armand") et l'organisateur de la Conjuration Bretonne. Bien qu'ayant participé pour l'avènement de la République aux Etat-Unis, la Rouërie reste monarchiste. Il est rapidement choqué par les excès du nouveau pouvoir. Il fonde l'Association Bretonne en 1791, qui reçoit le soutien de la noblesse locale, dont le comte de Noyan, mais également du clergé, de commerçants et de marins de toute la région entre Fougères et Saint-Malo. Mais son médecin et ami Valentin Chevetel, est également un proche de Danton, il joue un rôle d'agent double, sous le nom de Latouche, et suit le mouvement pour le compte du gouvernement. Le 2 septembre 1792, il trahit la Rouërie. Pourchassé, à bout de forces, malade, la Rouërie meurt au château de la Guyomarais, le 30 janvier 1793. Depuis la fin du règne de Louis XVI jusqu'à sa mort, il a combattu pour préserver l'unité et les privilèges de la Bretagne, ce qui en fait un symbole des indépendantistes bretons...(l'encyclopédie libre).
Armand Charles Tuffin la Rouërie épousa le 27 décembre 1785, en la chapelle du château de Saint-Brice, Louise Charlotte Guérin marquise de Saint-Brice, fille d"Anne Gilles Jacques Guérin marquis de Saint-Brice, sire du Champinel chevalier de Saint-Louis, seigneur de Saint-Etienne, Parigné, le Sollier et du Rocher Sénéchal, capitaine de cavalerie au régiment de Conty, et de Jacquette Le Prestre Hyacinthe de Châteaugiron, marquise de Saint-Brice. L'année suivante Louise Charlotte Guérin perd la raison, soignée par le docteur Valentin Chevetel, elle meurt le 18 juillet 1786.
  • Montours : Trouvé mort noyé sans recevoir l'extrême-Onction (1684).
"...Pierre Vallée trouvé mort et noyé sans avoir été confessé, ny communié, ny reçu le sacrement d'extrême-Onction..". (acte)
 
Selon l'église catholique, le sacrement d’extrême-Onction a pour effet de guérir l’âme de cette langueur et de cette infirmité qu’elle a contracté par ses péchés, et de la délivrer de tous les autres restes de ses fautes. Or le temps le plus propre pour opérer cette guérison, est celui d’une maladie grave où la vie est en danger et non pas dans le cas de mort brutal comme le noyé Pierre Vallée. Rien n’est plus naturel à l’homme que de craindre la mort, surtout lorsqu’il se rappelle ses péchés passés, et que sa conscience les lui reproche plus vivement.
 
  • Combourtillé : ...Antoinette Notièrre originaire de Dienne en Auvergne évêché de Saint-Flour... (1748).
"Ce vingt et huitième jour d'octobre nous recteur de Combourtillé soussigné avons reçu les promesses du futur mariage d'entre Marc Valençon majeur originaire et habitant de Fougères issu du mariage de feu Louis Valençon et de Françoise Le Comte d'une part et d'autre part Antoinette Notierre aussi majeure d'âge fille de feu Antoine Notierre et d'Antoinette Chabrier ses père et mère originaire de la paroisse de Dienne en Auvergne évêché Saint Flour demeurant actuellement en notre paroisse depuis sept mois après avoir demeuré un an environ à Fougères paroisse de Saint-Léonard..." (acte)
 
Quelles raisons ont amené Antoinette Notierre originaire d'Auvergne à demeurer à Fougères? La rencontre de son époux? La profession exercée par son père décédé le jour de son mariage? La question reste posée...
 
  • Saint-Georges-de-Reintembault : Baptême de Louis Chevalier (1755), condammé le 6 juillet 1781 à 10 ans de bagne.
"Louis Pierre Julien fils légitime de Jean Chevalier et Anne Goudal sa femme, né d'aujourd'hui en ce bourg, a été baptisé par moi curé soussigné et tenu sur par maitre Jean Anne Truché sieur de le Coucelle procureur fiscal de la juridiction du Ferré et damoiselle Marie Jeanne Larcher dlle des Viliers ce 11 février 1755". (acte)
 
Louis Chevalier, né à Saint-Georges-de-Reintembault, 20 ans, oreilles percées, tisserand, condammé à Nantes le 5 juin 1776 à 3 ans de Galères pour vie errante et vagabonde et soupçonné de vols, libéré du bagne de Brest le 5 juin 1779. Condammé à Rennes le 6 juillet 1781 à 10 de Galères, évadé de la "chaine" marchant de Rennes vers Brest le 30 septembre 1781 (Plus de 350 forçats du Pays de Fougères, A.Poussin).

Le roi louis XV supprime l'autonomie des galères en les rattachant à la marine. En tant qu'embarcations, les galères ne servent plus guère. La marine décide alors d'utiliser les millers de galériens (4000 environ). Deux grands ports militaires sont désignés pour recevoir et faire travailler les galériens : Toulon et Brest (les bagnes) ...A la vitesse d'un homme ou d'un cheval marchant au pas, des condamnés par centaines traversent la France en direction des bagnes. Ces longs cortèges sont composés de fer et de chair. Ils sont entourés de nombreux gardiens en armes. Ceux-ci veillant bien plus au bon état des fers qu'à celui des hommes qu'ils retiennent. Dans le langage officiel, cet ensemble se nomme la Chaîne..." (Extrait du livre d'André Poussin " Plus de 350 forçats du Pays de Fougères).

 
  • Saint-Brice-en-Coglès : Ondoiement d'Adélaïde du Pontavice (1774).
"Nous avons ondoyé une fille légitime d'écuier René Laurent du Pontavice et dame Suzanne Anne de la Villette dame du Pontavice ses père et mère, née ce jour quinze mai 1774, vu la permission de Mgr l'Evêque de Rennes en date du 5 mars au dit an de différer jusqu'au mois de septembre prochain les suppléments des cérémonies de baptême...." (acte)
 
  • Saint-Brice-en-Coglès : Cérémonie de baptême d'Adélaïde (1774).
"Le 4 septembre 1774 nous avons suppléé les cérémonies du baptême que nous avions différé par la permission de Mgr l'Evêque de Rennes en date du 5 mars au dit an à Adélaïde Louise du Pontavice fille...que nous avons ondoyé le 15 mai 1774 parrain ecuyer Louis Anne du Pontavice chevalier marraine haute et puissante dame Adélaïde Jeanne Claudine Leprestre dame comptesse de Robien..." (acte)
 
Suzanne Anne de la Villette, fille de Guy René, née le 6 mars 1743, hérita en 1754 du manoir de la Branche en Saint-Brice-en-Coglès. Le 30 juin 1762, elle épousa René Laurent du Pontavice, sieur des Renardières. Les deux époux habitèrent d'abord la Branche où naquit, le 14 novembre 1762, Suzanne-Anne-Renée qui mourrut le 1er janvier 1763. Pendant les années 1764 à 1767, ils résidèrent aux Perruches à Montours. En 1768, ils étaient de retour à la Branche où naquirent les autres enfants, dont la cadette, Adélaïde-Louise du Pontavice, née le 15 mai 1774 (source bulletin du club javenéen).
 
  • Saint-Brice-en-Coglès : Naissance multiple (1779).
"Victoire Anne, Roze et Jeanne Françoise Jardin filles légitimes de Louis Jardin et Anne Voisin leurs père et mère, nées le vingt cinq octobre 1779 dans ce bourg, ont été baptisées le même jour. L'aînée a été nommée par Joseph Bouvier parrain...".(acte)
 
  • Saint-Brice-en-Coglès : Baptême Victorine Le Loup de Chasseloir (1779).
"Victorine Marie Thérèse Le Loup de Chasseloir fille légitime de haut et puissant seigneur messire Louis Marie Le Loup de Chasseloir, chevalier seigneur des châteleries et seigneuries de château Thebaud du Brandai... et haute et puissante dame Thérèse Félicité Guérin marquise de Saint Brice ses père et mère...née et baptisée le 9 avril 1779, parrain haut et puissant seigneur Messire Anne Gilles Jacques Guérin (grand-père maternel) chevalier seigneur marquis de St Brice..ancien capitaine au régiment de Conti cavalerie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis...marraine haute et puissante dlle Perrine Le Loup tante de l'enfant ... " (acte)
 
Victorine Marie Thérèse Le Loup de Chasseloir épousa en 1803 le comte de Sesmaisons. Celui-ci entra, sous la première restauration, dans la maison du roi. En 1815, il suivit Louis XVIII à Gand et après le second retour du roi, fut élu député de la Loire-Inférieure et fut maire de Saint-Brice-en-Coglès jusqu'en 1830. Réélu en 1824 par le département de la Loire-Inférieure, cette même année il perdit son père qu'il remplaça dans la charge de gentilhomme de Monsieur. Il fut membre de la Chambre des Pairs. Victorine restée veuve, le 30 décembre 1836, avec une fille adoptive qu'elle perdit bientôt, Madame de Sesmaisons vendit, en 1837, tous les biens qu'elle possédait dans l'ancienne baronnie de Fougères, par le ministère de Maître Lallié, notaire à Nantes, rue d'Orléans. L'adjudication eut lieu le 15 juin 1837, l'ensemble, comprenant les deux châteaux de Saint-Brice et du Rocher-Portail, dix bois, vingt métairies et cinq moulins le tout d'une contenance d'un peu plus de 1000 hectares. (source bulletin du club javenéen). Victorine Le Loup de Chasseloir fut la dernière de la lignée des seigneurs de Saint-Brice depuis Philippe de Montauban chancelier d'Anne de Bretagne qui entra en possession de la seigneurie de Saint-Brice en 1513, achetée pour 30 000 livres à Guy de Scépeaux.
 
  • Saint-Etienne-en-Coglès : Baptême de Jean Harel (1782), meurt au bagne de Brest le 21 décembre 1839.
" Jean Gilles René fils de Gilles Harel et de Jeanne Tizon son épouse habitants de cette paroisse, né ce matin et baptisé ce jour par moi soussigné curé. Parrain Pierre Harel cousin germain qui ne signe de Lécousse, marraine Jeanne Tizon de Saint Germain qui ne signe, en présence de Julien Harel, denis Hubert et Jeanne Salmon qui n'ont signé. Le neuvième octobre 1782. " (acte)
 
"...Jean Harel, né à Saint Etienne en Coglès, 33 ans, taille 1m62, visage marqué de petite vérole, cultivateur, condamné à Rennes le 9 novembre 1814 à 8 ans de travaux forcés pour vol, arrivé à Brest le 1 novembre 1815, libéré du bagne de Brest le 15 novembre 1822, va résider à Saint Brice en Coglès. A nouveau condamné à Rennes le 7 août 1827 aux travaux forcés à perpétuité pour le vol d'un cheval, arrivé à Brest le 15 octobre 1827, meurt au bagne de Brest le 21 décembre 1839..."
"... Un document rare établi pour la journée du 13 messidor An II (1 juillet 1794) nous fournit de précieuses indications sur l'utilisationn des forçats au bagne de Brest. On constate d'abord que sur un effectif de 2001 bagnards, 438 sont affectés aux hôpitaux, et 294 sont dans la catégorie "employés particuliers", les malades sont bien sûr comptés, mais les "galeux et scorphieux", au nombre de 166, sont classés à part. Les 106 soumis à l'épreuve de la "double-chaîne" ou des "menottes" sont de ce fait des improductifs. Restent disponibles 754 forçats, soit 372 "couples", puisque ces hommes sont enchaînés deux par deux...." (Extrait du livre d'André Poussin " Plus de 350 forçats du Pays de Fougères).
 
  • Montours : Esclavage (1771).
"Ce 27 juin 1771 soussigné ay baptisé dans notre église avec les cérémonies ordinaires un enfant nègre dit François Cyprien agé de 12 ans autant qu'on peut juger par sa taille, acheté par les côtes d'Afrique et amené en France par Escuier messire Achille Hay chevalier seigneur de Bonteville..." (acte)
 
Bonteville était une seigneurie qui relevait du marquisat de Saint-Brice, avec une juridiction de moyenne justice qui s'exerçait au bourg de Montours. Registre de sépultures de Saint-Léonard de Fougères, on peut lire, en date du 14 juin 1788, l'acte de décès de Marie Victor Hay "chevalier seigneur de Bonteville, seigneur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, pensionné de Sa Majesté..." Ce seigneur était marié à Louise Marguerite Victoire de St Germain de Larchapt, il était le fils de Joachim Hay, conseiller au parlement et de Marguerite de Boishoux, et frère d'Emile Hay marquis des Nétumières et député des Etats de Bretagne auprès de Louis XVI.(source bulletin du club javenéen). Achille Hay est certainement issu de cette puissante famille (lien à rechercher)..
 
  • Louvigné-du-Désert : Esclavage (1786).
"Le 14 septembre 1786 a été baptisé par moi recteur soussigné, Alexandre Jean Mustapha originaire d'Afrique âgé de 18 à 20 ans dont les père et mère nous sont inconnus, lequel nous a paru suffisamment instruit de la religion catholique apostolique et romaine, et nous a été présenté par très haut et très puissant seigneur Marie Charles marquis du Chilleau, chevalier, baron de Moingt, seigneur du Chilleau, de Saint-Simon de Bordes, Monthorin, Ardennes et autres....maréchal des camps et armées du roi, commandant de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et très puissante dame Jeanne Elisabeth Floride... parrain et marraine qui déclarent accorder la liberté au dit Alexandre Jean Mustapha et renoncer à tous les droits de propriété qu'ils peuvent avoir sur lui..". (acte)
 
Château de Monthorin en Louvigné-du-Désert (époque Louis XIII); la seigneurie de Monthorin dépendait de la baronnie de Fougères au XIIème siècle. En 1523, Monthorin devient terre seigneuriale de Louvigné. En 1607, Gilles Ruellan seigneur du Tiercent en fait acquisition. Cette famille vendit Monthorin en 1719 à Jean Baptiste de Monthule, conseiller du Parlement de Paris. Son descendant le marquis de Chilleau y séjournait encore en 1793 (source bulletin du club javenéen).
 
Bref résumé d'histoire de l'esclavage; les premiers esclaves africains furent amenés en Europe en 1442. Un demi siècle plus tard Christophe Colomb découvrait l'Amérique et des bateaux chargés d'esclaves commençaient à naviguer entre Afrique et Amérique. En 1635, c'est le début de la colonisation française en petites Antilles et en 1642 Louis XIII autorise la "traite" et l'esclavage. Un trafic triangulaire s'organisa entre Afrique, Europe et Amérique. Deux grandes places portuaires se développèrent en Bretagne, Saint-Malo et Nantes. Nantes fut la grand pôle français de la "traite d'esclaves" et connu son apogée au milieu du XVIII ème siècle. En 1815, la France abolit la "traite", mais son maintient sera toujours effectif. En 1848, la II République abolit l'esclavage (sources diverses). A propos des deux actes ci-dessus; "On peut déduire de l'achat  de l'enfant "nègre" sur les côtes africaines  que celui-ci était esclave,  mais rien ne dit qu'à Bonteville il soit resté en ce statut même si sa condition était peut-être peu enviable et si l'acte ne dit pas explicitement comme à Louvigné qu'après son baptême il soit devenu libre" (Amand Lécrivain).
 
  • Saint-Brice-en-Coglès : Baptême, parrain Armand Tuffin la Rouërie (1787).
"Louise Armande Morel fille légitime de Louis et de Vincente Gautier ses père et mère née le 21 février 1787 a été baptisé les même jour et an, parrain haut et puissant seigneur Armand Charles Tuffin de la Rouerie, vicomte des Portes, seigneur patron de Carnet, Saint Ouen de la Rouerie, Teillay, des Chatelets, Marcillé Robert et autres lieux, brigadier général au service des Etats Unis de l'amérique, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis et de celui des Cincinnati, marraine haute et puissante demoiselle Victorine Marie Thérèse Le Loup de Chasseloir..." (acte)
 
Armand Tuffin marquis de la Rouerie naquit à Fougères le 13 avril 1751 dans l'hôtel de la Belinaye (aujourd'hui le tribunal). Après une jeunesse assez orageuse, il se distingua par son courage et ses qualités de chef pendant la guerre d'indépendance américaine (1777-1783) sous le nom de colonnel Armand. A son retour, il se retira dans ses terres en Saint-Ouen-la-Rouerie. Le 27 décembre 1785, il épousa au château de la Motte en Saint Brice en Coglès, Louis Charlotte Guérin marquise de Saint Brice qui mourrut l'année suivante. En 1788, il prit part à Rennes aux états de Bretagne, chargé de revendiquer les libertés de la nation bretonne auprès de Louis XVI. En 1789 quoique hostile à la Cour et n'aimant pas les chefs nobles, il se fit l'ardent défenseur de la royauté en projetant de créer en Bretagne une association contre révolutionnaire. En 1791 il recontra à Coblentz, le comte d'Artois frère du roi, sourtenu, il reçut des promesses d'argent et d'armes et organisa l'association bretonne. Des comités se formèrent dans les villes et les centres importants qui se chargeaient de rassembler des fonds et de recruter des hommes susceptibles d'être sur pied dans les 24 heures. Tous les chefs nobles de la région le suivirent. Mais en 1792 après la bataille de Valmy, des projets s'écroulèrent. La Rouerie déçu, poursuivi, traqué, trahi par un ami médecin (Chevetel), qui dévoila à Danton ses plans de la conspiration, arriva malade au château de la Guyomarais près de Lamballe. C'est là qu'il apprit la mort de Louis XVI. Cette nouvelle le terassa et expira le 30 janvier 1793. Ce formidable organisateur contribua à jeter les bases de la Chouannerie (source Le Pays bulletin n°2 année 1975).
 
 
  • Saint-Germain-en-Coglès : L'auteur des "Mémoires d'outre-tombe" (1788).
"Fabien Rossignol fils de Jean...baptisé par les Saints fonds de baptême par haut et puissant seigneur François Auguste René chevalier de Chateaubriand qui signe et par haute et puissante damoiselle Elisabeth Cécile Gefflelot de Marigny..." signé le chevalier de Chateaubriand. (acte)
 
François René vicomte de Chateaubriand, écrivain et homme politique français né en 1768 à Saint-Malo et décédé à Paris en 1848. Dernier-né d'un hobereau breton, sous lieutenant attiré par les hommes de lettres , il assiste aux débuts de la révolution avant de chercher en Amérique la gloire de l'explorateur et la fortune du pionnier. Blessé, il s'exile en Angleterre où il connait la misère (Essai sur les Révolutions, 1797) et rentre en France pour contribuer à la fois à la restauration de l'ordre moral.... Il rompt avec Bonaparte après l'assasinat du duc d'Enghien (les Martyrs 1809). Déçu par la restauration qui le fit ambassadeur à Londres et ministre des affaires étrangères, mais légitimiste par fidélité, regroupe autour de lui la jeunesse romantique (les Natchez, 1826) et libérale (par opposition à Louis Philippe), avant de se consacrer au poème nostalgique de sa vie et de son temps (Mémoires d'outre-tombe). De l'académie française. (source petit Larousse 1993)
 
"Je quittais ma mère et j'allais vers mes soeurs aînées aux environs de Fougères... La troisème année de mon séjour à Dol fut marquée par le mariage de mes soeurs aînées; Marie-Anne épousa le comte de Marigny et Bénigne le comte de Québriac. Elles suivirent leur mari à Fougères... L'Hiver, il fallait subir à Fougères, la société d'une petite ville, les bals, les diners, et je ne pouvais pas comme à Paris, être oublié..." (Mémoires d'outre-tombe, tome I)
 
  • Saint-Germain-en-Coglès : Marie-Anne de Chateaubriand (1799).
"Aujourd'hui vingt deux fructidor an sept de la République...est comparu Joseph Rossignol laboureur agé de 32 ans... assisté de Pierre Roger et Marie de Chateaubriand agée de 38 ans originaire de Combourg et domiciliée de Fougères, m'a déclaré que Marie Roger son épouse a accouchée d'un enfant femelle..." signé Chateaubriand veuve Marigny. (acte)
 

François René vicomte de Chateaubriand a séjourné à plusieurs reprises chez ses soeurs dans le pays de Fougères, et en particulier chez Marie-Anne , comtesse de Marigny. Marie-Anne de Chateaubriand, née à Saint-malo en 1760, épousa François Geffelot de Marigny le 11 janvier 1780 à Combourg. Le comte de Marigny, capitaine, descendait d'une famille enrichie dans le commerce des cierges. Ils vécurent en leur château de Marigny à Saint-Germain-en-Coglès et à Fougères dans leur hôtel particulier, dont Chateaubriand évoque les bals et les diners qui l'ennuyaient prodigieusement. En 1796, Marie-Anne n'hésita pas à mettre son château de Marigny à disposition pour permettre une rencontre secrète entre Puisaye, général en chef de l'armée catholique et royal de Bretagne et plusieurs chefs chouans dont Aimé du Bois-Guy, Pontbraind...

C'est à Marigny que Chateaubriand reçut la lettre l'appelant à la cour de Louis XVI (1786); " Marigny, château de ma soeur aînée, à trois lieues de Fougères, était agréablement situé entre deux étangs parmi des bois, des rochers et des prairies. J'y demeurais quelques mois tranquille; une lettre de Paris vint troubler mon repos.." (source; extrait du club javenéen).
Signature datée de 1782.
 
  • Saint-Etienne-en-Coglès - Chouannerie : ...Pierre Bouvier, assassiné et massacré par une troupe de brigands... (1794).
"Le 22 floréal an deuxième de la République Française...Pierre Bouvier âgé de 32 ans originaire de la dite commune a été rencontré le jour d'hier par une troupe de brigands dans les prairies qui avoisinant le bourg, a été assassiné et massacré à coup de fusils...le corps traversé de coups de bayonnettes.." (acte)
 
  • Saint-Etienne-en-Coglès - Chouannerie : ...Pierre Garnier âgé de 36 ans, assassiné et massacré au bourg par les chouans... (1794).
"Le 22 floréal an deuxième de la République Française...Pierre Garnier âgé d'environ 36 ans originaire de la commune d'Etienne issu de François Garnier..a été le jour d'hier environ les six heures du soir, assassiné et massacré au bourg d'Etienne par les Chouans... pour avoir reconnu le dit Pierre Garnier ayant les bras, les cuisses, le coup coupé, le corps traversé de coups de bayonnettes..." (acte)
 
  • Villamée - Chouannerie : ...Toussaint Mancel tué dans son jardin,... Jean Cheminand officier public tué dans le cimetière par les chouans... (1794).
"Aujourd'hui trente frimaire l'an 3ème de la République...Toussaint Mancel agé de 42 ans, a été tué par les chouans en son jardin le neuf frimaire environ les six heures du soir au dit village du Gast sur notre commune... Du même jour...Jean Cheminand agé de 38 ans officier public, a été tué par les chouans dans le cimetière de la dite commune environ les quatre heures et demie du soir... " (actes)
 

Un peu d'histoire (par René Cintre, le Pays de Fougères); La République proclamée en septembre 1792 était au bord du gouffre, sur la défensive face à ses ennemis coalisés (autrichiens, prussiens, vendéens, chouans...). La gravité de la situation exigeait des mesures d'exception de salut public, et ce fut la terreur. Le pays de Fougères s'inscrivait dans ce contexte global, avec en plus la particularité d'être au coeur de l'insurrection paysanne contre la République: la chouannerie. En 1793, le pays étaient en proie à des troubles graves, depuis le décret de février ordonnant la levée en masse pour le recrutement de l'armée, beaucoup d'habitants des campagnes étaient entrés en insurrection contre la république, une guerre d'embuscade et de harcèlement continuel. La chouannerie bénéficiait de la connivence des populations auprès de qui elle trouvait des vivres. Elle se fondait dans ce paysage de haies épaisses, de chemins creux ou de landes solitaires; une guérilla sans cesse renaissante par des hommes qui savaient se rassembler spontanément au son du tocsin et disparaître dans la nature pour devenir insaisissables. En septembre 1793, la chouannerie fit corps avec la Vendée, lors du passage à Fougères de "l'armée royale catholique". Les vendéens s'emparèrent de Fougères le 3 novembre avant de continuer leur marche sur Granville. Fougères était dans une position stratégique de première importance en tant que ville de garnison, place fortifiée à la croisée des chemins entre Bretagne, Normandie et Maine. Comme partout la terreur revêtit plusieurs aspects: Terreur Politique; elle avait pour but de rechercher et punir les prêtres réfractaires, les déserteurs, les accapareurs, les chouans... tous suspectés de contre révolution en vertu de la loi des suspects en septembre 1793. Le tribunal révolutionnaire et les commissions spéciales jugeaient les coupables. En particulier il fut institué après le passage des vendéens une commission qui siégea à Antrain, Saint-Aubin, Fougères. Elle jugea les traîtres qui avaient suivi et aidé les brigands de la Vendée. Une trentaine furent guillotinés à Fougères en avril 1794. Terreur Religieuse; depuis le vote de 1790 de la constitution civile du clergé, ce dernier se scindait en deux groupes. D'un coté les prêtres jureurs ou constitutionnels qui avaient prêté serment de fidélité au nouveau régime, de l'autre les réfractaires refusant le serment. Les seconds firent l'objet de persécutions, chassés de leurs paroisses, arrêtés et déportés au Mont-Saint-Michel. Et Terreur Economique et Militaire ; la République devait assurer le ravitaillement de son armée et des villes, Fougères en particulier et empêcher une explosion sociale...

 
 
  • Landéan - Chouannerie : Décès du chouan Guy Alexandre Picquet du Bois-Guy survenu lors de la bataille de la Plochais (1795).
"Aujourd'hui 2 fructidor 3ème année républicaine sont comparus dans la maison commune de Landéan devant nous..., lesquels m'ont déclaré que parmi les morts trouvés le lendemain de la bataille qui ont lieu dans le grand chemin de Fougères à Louvigné le 8 thermidor dernier (26 juillet 1795), ils reconnurent parmi les morts Guy Alexandre Picquet âgé de 23 ans, natif de St Léonard de Fougères, fils d'Alexandre...(acte)
 
Histoire de la famille Picquet; ce fut en 1703 que le Bois-Guy fut acheté par M Picquet, greffier en chef au parlement de Bretagne, charge que la famille possédait depuis 1684. Cette famille de parlementaire était bien implantée localement, mais restait cependant issue d'une noblesse dont l'extraction relevait de la "petite naissance". Parmi les membres de cette famille, nous ne pouvons pas oublier le célèbre Comte Toussaint de la Motte-Picquet (1720-1791), lieutenant général des armées navales en 1781. Lorsqu'ils acquirent le Bois-Guy en Parigné, les Picquet ajoutèrent le nom de leur terre à leur patronyme et, bientôt, on ne les connut plus que sous le nom de Picquet du Bois-Guy, avec la révolution et la chouannerie dans lesquelles la famille fut étroitement mêlée. Avant de relatée la bataille de la Plochais, attardons nous quelques instants sur les membres de cette famille Picquet, seigneurs du Bois-Guy. Alexandre Casimir Marie Picquet du Bois-Guy épousa le 12 septembre 1769, Bonne Joséphine du Bois-Lebon, de ce couple naquirent, Guy Alexandre Marie, né à Fougères le 2 octobre 1772, il émigra en Angleterre en 1793 puis revint en janvier 1795 pour rejoindre la division chouanne de son frère Aimé. Il fut tué lors du combat de la Plochais le 28 juillet 1795 et fut sécrêtement inhumé dans le cimetière de Landéan; Louis Marie, né le 11 janvier 1774, mort en 1804; Aimé Casimir, né à Fougères le 15 mars 1776, général lieutenant de l'armée chouanne de Rennes et de Fougères; Joséphine Bonne Charlotte mariée en 1792 à Urbain Marie Lefèvre d'Argencé (club javenéen). Mais revenons à la bataille de la Plochais où deux frères, Guy Alexandre et Aimé participèrent et dont l'un perdit la vie héroïquement. Extrait de la révolution dans le pays de Fougères par le Bouteiller " Un corps de la garnison fort de six cents hommes partit de Fougères escortant un convoi pour la troupe cantonnée à Louvigné du Désert. Les du Bois-Guy prévenus la veille, résolurent d'attaquer ce convoi et furent prendre position au lieu dit le Rocher de la Plochais. Les républicains surpris par cette brusque attaque ne résistèrent pas plus d'un quart d'heure. Leur chef et ses officiers voulurent opérer leur retraite en bon ordre. Du Bois-Guy l'ainé (Guy Alexandre) s'élance avec ardeur à leur poursuite, lorsqu'il voulut couper la retraite à une vingtaine de soldats. "bas les armes!" s"écria t'il, pour aller vers eux il avait un petit marais à traverser. Il s'élance seul dans la vase jusqu'à la ceinture, plusieur soldats l'ajustent et font leur décharge. Il est frappé de trois balles et mortellment blessé.... Du bois-Guy Aimé inquiet de son frère ne les suivit pas et voulut retourner près de lui, ce fut en route qu'il apprit sa mort et fut ainsi privé de la satisfaction de lui dire adieu. Telle fut la fin de Guy du Bois-Guy, brave officier, à qui on ne peut reprocher qu'une aveugle témérité."
 
  • Saint-Brice-en-Coglès: Omission d'acte de naissance (1821).
"Louis par la grace de Dieu roi de France et de navarre à tous présents et avenir salut, le tribunal de première instance du second arrondissement de Fougères a rendu le jugement suivant, Jean Reguiellet, cultivateur, demeurant en la commune de Montours, demandeur en réparation d'omission de son acte de naissance par les registres de l'état civil, maistre Saucet avoué, Jean Etienne Regueillet est né le 14 juin 1796 au village de la Ville du Bois, en la commune de Saint-Brice-en-Coglès, du mariage de Guillaume et Etienne Gautier, il s'est présenté devant l'officier de l'état civil de cette commune pour obtenir une expédition de son acte de naissance, mais un certificat du fonctionnaire du 19 de ce mois constate que malgré les recherches, il n'a pas trouvé par les registres l'acte de naissance du demandeur. Afin de réparer cette omission, le demandeur a par le ministère de maistre Saucet présenté à monsieur le président du tribunal, une requête, pour obtenir la permission d'appeler les témoins à l'andience afin de prouver la filiation, le lieu et l'époque de sa naissance..." (acte)
Les omissions d'actes de naissances, baptêmes et sépultures ont été favorisées pendant la période révolutionnaire lors du développement de la chouannerie dans le pays de Fougères, et par le faite du remplacement des prêtres réfractaires chassés et persécutés par le nouveau pouvoir remplacés par des prêtres jureurs ayant prêtés serment au nouveau régime. Dans le deux cas, par peur de représailles, certains omettaient de se présenter aux prêtres pour une naissance. Après la révolution, arrivés à l'âge adulte, certains ont demandé réparation d'omission de leur acte de naissance par jugement auprès de leur commune de naissance, mais dans beaucoup de ces omissions ne furent réclamées.
 
  • Saint-Brice-en-Coglès: Décès de Julien Cuquerel fils de mendiant (1827).

".. ont comparu les sieurs Julien Chartier cabaratier agé de 57 ans demeurant au bourg de St Brice et Etienne Rosé boulanger agé de 26 ans demeurant également au bourg de St Brice, nous ont déclaré que le nommé François Simon Cuquenel natif de Bécherel issu de Julien Jean Cuquenel mendiant âgé de 49 ans et Jeanne Marchand demeurant à Bécherel..."..." (acte)

 
  • Luitré - Acte respectueux : "fait à M Remond par sa dlle Désirée Remond (sa fille)", à l'occasion de son x avec Louis Jean Morice (1828).
"L'an mil huit cent vingt huit, le 9 mai par devant Maîtres Jean Dauverné et Jean Pierre Marie Deleurme son collègue, notaires à la résidence de Fougères...certfifions sur la requête de dlle Désirée Rose Remond Benardière 31 ans...avons déclaré que le sujet de notre voyage était pour inviter très humblement et respectueusement Monsieur Jean Louis Remond Benardière, pour et au nom de la dite dlle Désirée Rose Remond..sa fille...de consentir au mariage qu'elle se propose d'effectuer conformément à la loi avec le sieur Jean Morice laboureur ... nous luis faisons par ces présentes, Acte Respectueux..."(actes,1,2,3)
 

Les Actes Respectueux; depuis le droit romain jusqu’au code civil Napoléonien, le mariage a toujours été considéré comme un engagement contractuel très important et à ce titre, le consentement familial était exigé pour la célébration de la cérémonie. A l’origine, en droit romain, l’autorité paternelle s’exerçait tant que le père était vivant. Pour l’Eglise, seul l’accord des époux était nécessaire. Un moyen terme avait été trouvé sous l’ancien régime : le consentement des parents était nécessaire pour les enfants de moins de 25 ans.

Le code Napoléonien fixa un nouveau principe pour se marier : les enfants devaient obtenir le consentement de leurs parents s’ils n’avaient pas leur majorité matrimoniale, soit 21 ans pour les filles et 25 ans pour les garçons. Mais, bien qu’ayant cette majorité matrimoniale, les enfants étaient tenus de demander conseil à leurs parents par des « actes respectueux ». La procédure consistait à passer devant notaire pour adresser une sommation en « termes respectueux.» et nécessitait trois actes s’étalant sur plusieurs mois. L’objectif était bien sur d’éviter une union hâtive en donnant aux enfants, dominés par une passion peut-être passagère, le temps de la réflexion. Dans la pratique, ces actes respectueux ne produisaient pas toujours les effets attendus. Au contraire, ils avaient des conséquences fâcheuses : exaspérent les haines familiales et imposent aux notaires des missions désagréables. Il faut noter que des sanctions assez sévères étaient prévues contre les officiers d’état civil ne respectant pas la règle : amendes et même emprisonnement (minimum 6 mois…). Ceci explique sans doute pourquoi les actes de mariage évoquent le consentement des parents et des aïeuls et aïeules… En pratique, cette procédure semble avoir été assez peu utilisée. Ainsi pour la commune de Luitré, 1 seul cas rencontré pour près de 1 250 mariages pendant cette période (Jean Pierre Godais).

Entre 1907 et 1933 la loi évolua considérablement et déboucha finalement sur la liberté accordée aux enfants majeurs de se marier sans consentement parental.

 

 
  • Louvigné-du-Désert - Acte réformé par jugement (1835) : " Incriste par erreur du sexe masculin.."

L'an 1835, le 31 décembre ... est comparu Pierre Guérin laboureur, âgé de 37 ans, demeurant à Boisgarnier en Louvigné, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né au dit lieu du Boisgarnier, ce jour à midi de lui déclarant de Joséphine Goudal, sa femme, auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de Pierre Jean Marie...

Acte réformé par jugement le 4 juillet 1854 au tribunal de première instance de Fougères: "Extrait des minutes du Greffe du Tribunal Civil de première instance de Fougères, et des pièces déposées. Napoléon par la grâce de Dieu et la volonté nationale, empereur des français à tous présents et avenir salut. Le tribunal de première instance séant de Fougères... Audience du 28 juin 1854 a rendu jugement par la demande du sieur Pierre Guérin cultivateur demeurant au lieu de Boisgarnier commune de Louvigné du Désert ayant Maître Auguste Riban pour avoué, pour les conclusions du ministère public et le rapport de Monsieur de Pinguerne jugement fait... Le même Pierre Guérin a exposé que de son mariage avec Joséphine Goudal est née à Louvigné du Désert le 31 décembre 1835 un enfant du sexe féminin qui par erreur a été inscrit le dit jour sur le registres des naissances de la dite commune comme étant du sexe masculin avec les prénoms de Pierre Jean Marie et qu'il s'impose de faire réparer cette erreur... Maître Riban avoué pour le demandeur a ensuite conclu a ce qu'il plut au tribunal dire et juger que l'acte de naissance dont il s'agit sera rectifié en ce sens que l'enfant auquel il s'applique est du sexe féminin avec les prénoms de Perrine Jeanne Marie au lieu d'être du sexe masculin avec les prénoms de Pierre Jean Marie. Que le jugement a intervenir sera transcrit sur le registre courant des naissances de la commune de Louvigné du Désert et que mention sera faite en marge de l'acte rectifié qui ne pourra être délivré à l'avenir sans cette rectification... "

 
Fougères : Mariage d'Augustin Saintive et Jacquine Houdmon (1836). Acte de mariage annulé, les parties ont déclaré ne plus vouloir se marier
 

"L'an mil huit cent trente six, le 23 juin à dix heures du matin, devant nous adjoint au Maire et Officier de l'état civl de la ville de Fougères délégué, sont comparus Augustin Saintive, cafetier, né à Bourts, département de l'Orne, fils majeur de François Saintive aubergsite et de Françoise Claire Espérance Luneau sans profession, domicilié de Laigle, et Jacquine Mathurine Houdmon, cafétière, née à Craon, département de la Mayenne le 23 août 1807, âgée de 28 ans, domicilée à Fougères, fille majeure de René Houdmon décédé à la Chapelle Craonnaise département de la mayenne le 7 décembre 1823, et de Jacquine Ferron sans profession domicilée en cette ville ci présente et consentante...

L'acte ci-dessus a été annulé attendu que les parties, au moment de la célébration ont déclaré ne plus vouloir se marier". (acte)